Elias Ntungwe Ngalame
Aux Cameroun selon les expert les
récoltes connaissent une baisse de rendement du fait de l’absence des pluies.
Robert Defomagam est un producteur
de maïs, tomate, choux, carottes, legumes, au quartier Medong, dans l’arrondissement
de Mfoundi a Yaounde. Sur une superficie de quatre hectares, il parvient à
récolter, chaque année, près de 120 tonnes de maïs en quatre campagnes, grâce à
un système d’irrigation gravitaire. Mais voilà, depuis l’an dernier, sa
production connaît une certaine baisse. Lors de la campagne agricole de
décembre 2014 à février 2015, il a récolté 19 tonnes de maïs au lieu des 28 à
30 tonnes habituelles. Pire, pour la campagne qui a démarré le 15 mars dernier,
notre agriculteur table sur une production de maïs de 16 à 17 tonnes, alors
qu’il respecte l’itinéraire technique préconisé, depuis 1990 qu’il exerce dans
cette activité.
A l’origine, explique notre
interlocuteur, l’espacement des pluies durant la saison pluvieuse. « Nous avons
commencé à semer le 15 mars dernier. Mais quand il pleut aujourd’hui et qu’on
attend deux à trois semaines pour revoir une autre pluie, les plantes
souffrent. Conséquence : il y aura baisse de rendement à la récolte parce que
nous avons des variétés de maïs qui nous donnent 4, 5 et 7 tonnes à l’hectare
», explique Robert Defomagam. Il ajoute qu’avec trop de soleil, on ne peut pas
atteindre le même résultat. Les plantes ayant besoin d’une certaine quantité
d’eau pour mieux se développer. « Il faut qu’il pleuve deux à trois fois par semaine
pour que les plantes puissent bien croître. »
Dans la plantation de cet
agriculteur mercredi dernier, le feuillage du maïs n’est plus tout à fait
verdoyant. Les feuilles sont sèches, renfermées sur elles. « Ce n’est qu’en
soirée qu’elles retrouvent leur forme », précise Robert Defomagam. Le même
phénomène est observé pour d’autres cultures à l’instar de la tomate ou encore
du haricot. En 2014, la situation n’était pas aussi alarmante. Mais, les
premiers signes étaient déjà visibles. Aujourd’hui, le phénomène de changement
climatique va croissant. La terre se dessèche et les cours d’eau tarissent.
Toute chose qui influence la production agricole et l’élevage. « La quantité
d’eau qui entre au champ n’est plus la même, il faut donc réduire l’espace cultivable
pour rentabiliser l’irrigation. » Les conséquences sont grandes. Quand je
récolte généralement le maïs frais, je vends le sac de 100 kg à 7 500 F.
Aujourd’hui, ce sac coûte 10 000 F. Le maïs sec qui était entre 14 et 16 000 F
revient désormais à 18 000, voire 20 000 F. « Et si le soleil continue ainsi,
ce sac de 100 kg de maïs séché coûtera 25 000 F », pense le producteur.
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